Good girl

Ne sois pas pénible

Ne fais pas le vaurien

Les grands esprits pensent trop

Mais tu n ‘es ni un étudiant

Ni un philosophe

Cache donc cette lumière qui est la tienne

 

Je rêve de beauté

Je rêve de paix

Je rêve de famille

Je rêve, je rêve

Bent Knee, Good girl

Bercé par la voix extraordinaire de Courtney Swain, je me prends à rêver. A un autre monde, encore. Je dérive loin, m’éloigne des rivages du monde. Enfin d’internet. Encore une fois, je  me suis surprise à me noyer dans le torrent de meme et de communications, sans prendre le temps de me retrouver. Certains savent. Ils retournent chaque soir dans leur caverne, et font le tri de toutes les images engrangées pendant la journée. Ils conservent le sanctuaire de leurs pensées. Moi pas. Trop penchée sur le monde, je me retrouve souvent à trouver l ‘extérieur plus riche que je ne le suis.

On nous encourage souvent a être humbles, à ne pas déranger, ne pas poser de questions. On se prend à imiter, à chercher sans cesse l ‘approbation d ‘autrui. Celui qui sort d ‘internet peut parler de la vie, mais qu ‘est-ce à côté du savoir encastré dans ces quatres murs à fenêtres-écrans.

Certes, la connaissance est là. Et l ‘échange aussi. Mais ta richesse, ton coeur est tien. Recentre toi et fais donc briller cette lumière qui est tienne. Puis partage là. Allume d’autres torches. Mais n ‘essaye pas de les allumer si la tienne est morte.

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(une ptite photo de teasing de mon immersion sauvage dans la forêt du Risoux. Je vous en parle très très bientôt un peu plus loin dans l ‘article! )

La mienne était morte, une fois de plus. Déjà le covid, oui j’men doute, ce mot c’est comme voldemort, on a envie de ne-plus-prononcer-son-nom tellement on nous en a gavé jusqu ‘à l’écoeurement, et oui, j ‘ai choppé cette horreur sans nom, parce que oui ça ne serait pas drôle autrement. Et évidemment, je n’ai eu aucun suivi, parce qu ‘en janvier personne n ‘en parlait encore, et que bonjour-système-de-santé-irlandais-de-mes-ovaires. Ouais ouais, bronchite, on va te filer des antibiotiques et ca va le faire. Et puis il y a ce rêve étrange, une plongée dans l’eau, ces statuettes d ‘Anubis et de Sobek; présage de ces quatre mois à venir en apnée. (EDIT-après test sérologique-test qui confirme la présence d’anticorps et non pas de virus, je confirme l’évidence médicale: c’était bien le covid-sars-2. )

Jamais de ma vie je n’ ai choppé de truc comme ca. Une toux qui a duré des mois, des épisodes de fatigue à répétition, l ‘impression que ton cerveau s’est fait la malle vers des têtes un peu moins emmerdantes-oui sans dec, tu ne sais plus réfléchir. En fait,  tu n ‘as plus envie de rien. Tu peux crever, tu t’en fous. Tu arrive à cet état de catatonie ou tu flottes, ton coeur bat, tu respire, mais exercer tes sens, ta faculté d ‘observation, de déduction te demande vraiment trop, mais beaucoup trop d’énergie. Les vagues, qui vont, qui viennent, les symptômes qui changent, se transforment, et qui laissent le corps et la tête vide. Et puis cette sensation d ‘être coupée du monde aussi. Plus aucun ressenti énergétique. Ces sensations, ces perceptions, ces picotements, sensation de chaleurs, ressentis, synestésies qui te lient à toute chose vivante, nada. Et je peux vous dire que c ‘est perturbant, quand tu te rends compte que tu as appris à compter tout autant sur ce sens supplémentaire que sur ta vue, ton ouïe ou encore le goût. Imaginez ne plus pouvoir sentir l’ odeur du chocolat chaud.

Et puis finalement , je suis rentrée en France, accompagnée de mon Rascal, agent du chaos et de l’ordre (oui, ça dépend de son humeur), pour s’installer pas très loin de Bordeaux. Toujours fatiguée, toujours cramée , épuisée, vidée.

Et puis je suis partie en immersion sauvage. Une semaine à crapahuter dans la forêt, sans téléphone, avec ses baskets; son sac à dos, une tribu de 15 sauvages, un peu d’huile, quelques noisettes et un peu de farine. Des framboises et des myrtilles sauvages ramassées sur le chemin. Goûter de la Belladone pour la première fois de sa vie, mais en recrachant bien sur. La belle dame à un goût sucré et croque sous la dent. Rencontrer l ‘aconit napel, la plante la plus toxique d ‘Europe, mais ne pas oser la goûter, celle là.  Attraper un poisson à mains nues, faire des plats de racine de raiponce et éplucher du chardon, parce que le coeur ressemble à de l’artichaut. Grimper aux arbres et se doucher toute nue dans la rosée du matin. Et puis allumer un feu, à l’ancienne avec un archer , de la mousse et du bois de lierre.

En bref, renaître.

 

2020.08.09_Vie Sauvage_069

IL EST VIVANT!

A partir de là, tout est revenu, étape par étape. Le coeur, l’âme qui nous parle avec lui; les ressentis énergétiques, les intuitions…Le retour des runes, auxquelles je n ‘avais pas touché depuis plus d ‘un an, le retour d ‘un vieux-ou-jeune en cape bleue; présage de… je ne sais pas, en fait. J ‘ai arrêté de regarder l ‘avenir, ça c ‘est le boulot de ma moitié. Peut être parce qu’il s’est rendu compte que le regarder, c’est aussi le provoquer animé de l’intention qu ‘on choisit.