Des oreilles grandirent deux langues
Et je me mis a chanter pour ceux qui passaient d’étranges mélodies
Je leur contais des histoires sans même bouger les lèvres!
(la bouche entrouverte malgré tout)
Ils pensèrent que les mots venaient d’eux même;
Ces pensées inhabituelles
Et je leur chantais:
Aaaaaaa aaaaaa Aaaaaaaaaaa
Ainsi est le langage du corps:
Les côtes peignaient leurs ongles
(En noir! Bien évidemment)
Et des lèvres du vagin
Grandirent de petites dents!
Le clitoris, ce grand sphinx, ouvrit son œil:
De si longues années aveugle, occupées à agir tel Oedipe
Et pendant ce temps là les cordes vocales écoutaient
Le vent qui hurlait
Susurrant le langage familier de la respiration-
Des contes secrets à apprendre.
Et soudain, de mes veines vint un étrange chatouillement
Et je sentis qu’on poussait entre mes omoplates
J’aurais du le voir venir!
C’était le sang qui me démangeait!
Et il creusa un trou à la base de mon cou
Il vola à travers la nuit
Comme un long ruban rouge dans le ciel
Puis nous allâmes, le sang et moi, nous étaler tout au dessus de la ville
Le ciel sombre qui se couchait sur ma peau
Tellement proche
Comme un cil.
Jenny Hval, Blood flight.