Esprits des plantes

brugmansiawhite

Cette beauté n’est autre que la Trompette des anges , ou Brugmansia. Datura? Presque! C’est une cousine proche  de notre ami que les réunionnais appelaient la plante du Diable, qui à d’ailleurs longtemps été  classée par les naturalistes dans la même section.

La Trompette des Anges appartient au genre bien connu des sorcières que forme la famille des Solanacées, dont font partie entre autres la Belladone, la Jusquiame, et d’autres cousines plus quelconques comme la patate, ou la tomate. La plupart des Solanacées contiennent des alcaloïdes charmants tels que l’atropine, la scopolamine, ou l’hyoscyamine, dont les vertus spasmolytiques, narcoleptiques et hallucinatoires ont été depuis très longtemps utilisées non seulement dans le fameux onguent de vol des sorcières, mais aussi à des buts médicaux tels que le soin de l’arthrite ou du rhumatisme en cataplasme,  en antiparasitaire en interne, en guise de sédatif, et surtout à des fins chamaniques, comme pour des rites de passage adulte ou les jeunes hommes se frictionnaient la peau de quelques feuilles avant de partir en transe.

Chez certaines tribus d’amérique du sud, par exemple, on administrait de la trompette des Anges aux jeunes qui faisaient rien qu’à foutre le boxon, histoire que les ancêtres leur donnent direct une bonne leçon dans le monde des esprits. Chez d’autres peuples; on mélangeait des feuilles de Brugmansia avec de la bière de mais et des feuilles de Tabac, puis on les donnait a boire aux femmes ou aux esclaves qui devaient être enterrés vivants avec leur maître.

Le brugmansia n’était en général utilisé que par des chamans expérimentés, car il provoque des transes violentes, de la tachycardie, des hallucination avec une perte totale de notion de réalité ( il parait qu’un pauvre gars s’est amputé le pénis après avoir bu une tasse de thé de brugmansia), des convulsions, respirations rapides , mouvements désordonnés, bref…que des trucs sympa. On lui prête également des vertus aphrodisiaques, et tout comme la datura, il était donné à boire aux soldats avant la bataille pour déclencher une fureur guerrière et une grande résistance à la douleur, un peu comme les Berserkers nordiques.

Selon certains dires, quiconque manquerait de respect envers le Brugmansia le paierait très cher, et ceux qui ne sont pas assez forts pour supporter la force et la violence des visions induites par le brugmansia peuvent en perdre la raison. Elle est pour toutes ces raisons utilisée très rarement, et majoritairement en application externe.

Bon vous me direz, c’est bien joli tout ça, mais pourquoi tu nous parle de tout ça hein? T’ as testé le thé de brugmansia parce que t’avais plus de Roiboos dans le placard?

Et bien non, mais je viens de faire la connaissance impromptue avec ce bel esprit, quoiqu’un poil sauvage, aux détours d’une balade dans un jardin botanique. Ca faisait une semaine que j’étais bien sur les nerfs pour des raisons persos, je m’étais remise à la pratique de mantras, et j’étais partie me ressourcer auprès des arbres à la pause de midi, le casque sur les oreilles avec le mantra du soin TEYATA OM BEKANZE BEKANZE MAHA BEKANZE RADZA SAMUDGATE SOHA . Je me balade en ne pensant à rien, en flânant au gré des avenues remplies de plantes exotique, et à un moment, je m’arrête soudainement, avec la sensation qu’on vient de me foutre une grosse baffe énergétique dans la tronche. Je lève les yeux, et je vois un arbuste de deux mètre, aux longues feuilles vertes et aux énormes clochettes blanches qui pendent, dont la délicatesse  contraste avec la violence de l’énergie qu’ils dégagent. Je reste là en arrêt, et il me vient à l’idée d’en couper une branche pour la ramener chez moi et la marcotter (faire pousser des racines pour la rempoter un peu plus tard), histoire d’avoir mon propre plan.

Je ne cède pas à ma première impression, préférant prendre un poil de recul au cas où j’aurais eu une intention biaisée. Le panneau d’indication étant absent pour cette plante là, je vais faire mes propres recherches. Je savais qu’elle était de la famille des Solanacées, et j’avais ramené un petit croquis histoire d’avoir la bête en tête. Et la je tombe sur …les Brugmansia et Daturas. Bingo!

Je tire les runes histoire d’être sure que je ne faisais pas de conneries , subir la vengeance de l’esprit du brugmansia, j’avoue ça me tentait moyen(vous rigolez mais quand l’esprit d’une plante a décidé de l’occuper de vous, ça tourne vite a l’obsession. Il y a quelques mois c’était la Ronce, et je passais mon temps à me planter dans les ronces, j’ouvrais un bouquin sur les plantes médicinales et tombait sur…la ronce, et puis la demoiselle chez qui je travaillais en woofing sur les plantes médicinales qui me demande de faire des recherches sur …les propriétés de la ronce!), puis je retourne en catimini au parc botanique (ou j’ai chourré quelques autres plantes, c’est un peu ma pharmacopée de ville!) le samedi matin, pour effectuer mon larçin. Je retourne chez moi avec mon butin dans le sac, puis mets les pousses dans un bocal en ayant retiré les feuilles en trop, que je mets à sécher avec beaucoup de délicatesse.

Et là je fais un truc un peu con, que j’aime beaucoup faire pour faire connaissance avec une plante et connaître son énergie et son champs d’action: je m’allonge, et je place une feuille sur la peau. Sans la frotter, juste posée.

Et bien rien qu’avec ça, j’ai du arrêter l’expérience 30 min plus tard; je commençais a avoir le dos qui chauffait, comme si une énergie brûlante s’y déversait, et cette sensation que l’on à tout près du sommeil ou près d’une transe, comme de grandes vagues qui s’apprêtent à t’emporter, une tension comme si tu étais passée sur un voltage plus élevé, et le corps qui s’endort. Je me suis réveillée in extremis, ai retiré la feuille en la remerciant (c’était pas désagréable outre mesure, mais bon, je suis aussi du genre à adorer les énergies brûlantes un poil bourrines) . J’ai réessayé quelques jours plus tard, en faisant un test sur mon épaule gauche, complètement bloquée au niveau énergétique depuis maintenant pas mal de temps. Tu sens que ça n’est pas une énergie mauvaise, du moins si tu la respecte, mais qui est comme un torrent de lave qui crame tout sur son passage et qui débloque le chemin, même si cela veut dire employer la manière forte. Je n’ose même pas imaginer l’effet en friction ou en thé en interne, je crois que j’éviterais de tenter l’expérience de suite.

Mais dans tous les cas, m’est avis que si la plante est d’accord, ça te fait une protection du feu de dieu. Une purif bien bourrine, pourquoi pas l’utiliser également dans des rituels dédiés aux ancêtres, en offrande ou en talisman? Je laisse la plante me guider, j’ai l’impression que les plantes, c’est comme les cristaux: ils viennent à toi quand tu en a besoin. Pas besoin de les chercher, d’acheter toute l’étagère du biocoop ou de votre herboristerie du coin: le respect des plantes passe aussi par le fait que ce sont ELLES qui veulent bien t’aider, et non le contraire.

 

brugmansia

le Brugmansia Sanguinea.

 

2 réflexions sur “Esprits des plantes

  1. Merci de ton post, parce que c’est une plante qui me dégoutait un peu (je ne sais pas pourquoi, c’est personnel sans doute) et je vais me renseigner d’un peu plus près du coup…Il y en a une dans un jardin (privé) de mon quartier, de la variété retombante (Burgmansia) Les fleurs sont jaune vif. J’ai lu, une fois, que cette variété est peu toxique par rapport à la Datura (qui monte du sol dressée, tige et fleurs) mais je ne saurais dire..(préfère l’armoise…:p )

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  2. Salut ! Post très intéressant. Ca m’a fait tilt en le lisant, parce que j’habite à la Réunion, et que ma famille en visite me demandait le nom de cette plante et que je n’ai pas arrêté d’en voir…
    Je n’avais jamais comparé l’approche des plantes avec celle des crsitaux, mais fichtre que cela fait sens… « C’est la plante qui te choisit »… à méditer, surtout avec mon intérêt pour les plantes médicinales !

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